Alors que le rythme de  la primaire s’accélère, je souhaite partager avec vous mon point de vue sur les très mauvaises querelles opposant les centristes à notre famille politique.

Pour les rédactions de presse, certaines en mal d’inspiration, se sont réjouies que le sujet Bayrou lors du deuxième débat ait eu l’effet d’un pavé dans la mare. Ne leur en déplaise, cette mare a la circonférence d’un verre d’eau. Mais, et c’est tout au mérite des mêmes médias ce coup-ci, cette micro-tempête doit nous interpeller sur ce qu’un tel crissement révèle sur les fondations de notre formation électorale, à savoir les déclarations divisionnaires venant du centre, et de Messieurs Bayrou et Lagarde, et de leurs rôles dans la primaire.

Je suis outré par le fait que l’on se permette de ne pas participer à une primaire, soutenir conjointement un candidat (Alain Juppé) - ce qui revient à accepter les règles et le fonctionnement de désignation des électeurs d’une primaire - et déclarer simultanément que l’on n’acceptera pas un autre verdict des urnes en interne, à savoir l’élection d’un « pire » candidat. Nos électeurs ont-ils quelque chose de méprisable à vos yeux Messieurs Bayrou et Lagarde ?

Si nous sommes bientôt en 2017, il ne faut pas oublier que ce qui était alors l’UMP (union des défunts RPR et UDF, seul Bayrou ayant refusé de rejoindre la nouvelle formation) n’est apparue qu’en 2000 et que cette formation, si elle existe depuis 2016, ne repose que sur un compromis structurel avec la famille centriste. Auparavant, le RPR et l’UDF étaient indépendants l’un de l’autre. Ils représentaient deux familles politiques différentes et collaboraient spontanément, sur le mode de l’alliance, lors des échéances électorales. Ce système avait ses mérites.

D’autre part, les déclarations de certains Responsables du centre, UDI et Modem, sont détestables, et ne consistent qu’en une attitude de mépris, gratuitement revancharde, à l’égard de l’ancien chef de l’Etat. Elles n’ont surtout pour résultat que de tenter de minorer ce qui représente l’essentiel des Républicains, à savoir l’ancienne famille RPR, en les privant de légitimité médiatique, et d’ouvrir simultanément la voie d’un chemin net de l’électorat de droite vers l’extrême droite. Et à ce titre, je ne tolère pas de la part de responsables politiques soutenant une candidature, de délégitimer le candidat et fondateur de notre formation : les Républicains.

Beaucoup auraient tort de l’oublier.

Aujourd’hui, les Français sont excédés plus que la classe politique ne peut l’imaginer. Les intellectuels, les pseudo-humanistes, donneurs de leçon ne se rendent pas bien compte du silence vertigineux d’une population qui ne dit plus rien, ne réagit plus mais qui est prête plus que jamais à franchir le pas du vote Front national.

Ainsi, il serait bien illusoire de croire qu’une autre famille politique que la nôtre ait la capacité à faire barrage au Front national. Le discours d’autorité et de responsabilité a toujours été un des fondements de la famille gaulliste, dont Nicolas Sarkozy et nombre de ses soutiens sont les héritiers, et c’est en le réaffirmant que nous réussirons l’alternance en 2017.